27.12.2020

Temps de pause

En ce moment, je ne trouve pas de matière à écrire. Et je m’en veux. Parce que j’étais si fière d’avoir lancé ce projet, avec mon ami Yannick qui m’a aidé à le concrétiser. J’ai encore une liste bien longue de sujet en stock pourtant, mais là rien.

Je pense qu’il faut juste que je reconnaisse que là il me faut juste du temps pour moi, pour me reposer, pour juste digérer.

On a beau dire, mais même si comme me l’a écrit ma tante, cette année 2020 n’a pas été si mauvaise pour moi -et c’est vrai puisque j’y ai puisé beaucoup de créativité-, et bien des fois il y a des temps morts, où l’on doit juste digérer tout un tas de micro petites choses, qui mises bout à bout nous mettent à terre un temps, et juste accepter que cette étape est nécessaire, pour repartir.

C’est vraiment dur de se l’accorder, c’est vraiment dur de l’écrire. Et pourtant il le faut.

Je m’aperçois encore que mes travers me poursuivent encore, le fait de ménager les autres avant moi, le fait d’exiger d’avancer alors que des fois il faut juste s’arrêter un temps, le fait de s’approprier les difficultés des autres et les vivre.

J’ai fait un post récemment sur Instagram pour illustrer toutes les petites créations depuis que j’ai découvert notamment la technique des fleurs en origami grâce au magazine Flow. J’ai vraiment adoré faire ces petites illustrations à mes proches, même si elles sont loin d’être parfaites, histoire de leur rappeler quelle jolie personne elles sont, même quand le doute les animent.

J’ai adoré confectionné un cadeau thématique à mon chéri et d’être allée au bout de mon idée, jusqu’à tenter de faire une fusée-cadeau en papier kraft. J’ai adoré voir ses yeux pétiller comme un enfant.

J’ai adoré faire toutes ces choses, j’ai adoré tenter de les faire, malgré sans doute un manque de savoir-faire pour les puristes. Cela m’a beaucoup amusée.

La vérité, c’est que cela m’a aussi littéralement vidé. Et le fil s’est déroulé, et toutes mes frustrations et fatigues se sont mises à me parler, ce deuil que j’ai du mal à faire, cet épuisement au travail à proposer de nouvelles idées, cette ville en pause qui ne ressemble plus vraiment à celle qu’elle était, inanimée, simple support d’activités commerciales. Evidemment cette incertitude de l’avenir pour moi, pour les autres, pour mes amies dans la culture, cette agression folle dans la rue que j’ai vécu, un souci de santé sans gravité mais qui m’a quand même inquiété, ce manque des autres qu’on se persuade de ne pas avoir besoin puisqu’on n’a plus le droit de faire grand choses, le fait de ne pas pouvoir enlacer ses parents sans culpabilité, l’indisponibilité temporaire de ma thérapeute, c’est loin d’être évident.

Au final ma charge mentale - et sans doute la vôtre- s’est tellement densifiée, qu’il faut bien lâcher du leste.

Tout ça il faut le digérer, et c’est plus long à faire qu’un repas de Noël.

Comprendre que ces choses nous ont atteinte, c’est important. Ce n’est pas la question de prendre du recul, ou de « faire l’autruche ». Prendre acte qu’on a été touché, c’est le processus pour aller mieux et retrouver de l’énergie pour soi puis pour les autres.

Je suis désolée pour ceux à qui l’énergie m’a manqué, et je suis désolée envers moi-même d’avoir du mal à me fiche la paix quand il le faut.

Prenez soin de vous :D

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